Tunisia 2020 vient de s'achever. C'est alors que tout doit commencer!
Alors positivons et que chacun de nous tente d'apporter sa pierre à l'édifice de reconstruction du pays, parti dans tous les sens "grâce" à cinq années d'attentisme, d'approximation, de discontinuité dans les processus de prise de décision et enfin du manque total d'audace et de courage.
Sauf le respect dû aux grands esprits sortis des plus grandes écoles, l'équation ici est simple. Même si elle se présente à plusieurs inconnues, elle demeure soluble. Le tout se résume , et là personne n'apportera de contradiction, à faire redémarrer l'économie de retrouver le chemin de la croissance et, partant, de créer DES EMPLOIS.
Trivial mais certainement pas facile!
L'argumentaire habituel, pour les communicateurs est de sortir les raisons censées convaincre l'investisseur à s'engager sur le site Tunisie, qu'il soit, du reste, national comme international.
Cela vient d'être superbement vien fait lors de la Conférence Internationale sur l'investissement en Tunisie.
Alors ne nous faisons pas l'avocat du diable mais tentons plutôt d'apporter une modeste réflexion à l'attention de nos décideurs ou plutôt aux départements concernés par la relance économique qui en sont certainement conscients. Ils sont plusieurs, allant de l'industrie et du commerce (qui se sont mis en ménage) en passant par la coopération internationale, les affaires étrangères, l'intérieur, les affaires locales et l'environnement (en couple également), les affaires sociales pour ne citer que ceux en première ligne de cette relance.
Citons alors les 10 bonnes raisons pour ne pas investir en Tunisie.
Ce n'est qu'en éliminant ces points noirs de faiblesse qu'il sera, dès lors, possible non seulement d'approcher les investisseurs mais de les informer, en toute franchise, car cela compte, de la situation qui prévalait et d'annoncer ce qui est maintenant effectif et vérifiable.
Les Tunisiens ne travaillent pas assez, le pays est en manque d'arguments attractifs, l'absentéisme est devenu chronique, la fiscalité y est insupportable et la lourdeur administrative n'arrangent pas les choses.
Abordons donc ces raisons une à une.
Raison 1: La Tunisie est en perte de vitesse, les investisseurs ne viennent plus, d'autres s'en vont et nous restons spectateurs. Ce constat est perceptible à notre niveau national mais que tout investisseur entendra, s'il est étranger, des services économiques de son ambassade. Franchise et devoir obligent. Localement ces questions sont traitées, rabâchées, au quotidien lors de rencontres professionnelles voire dans les salons.
Raison 2: Les Tunisiens ne travaillent pas assez ou ne travaillent plus assez. Il est loin le temps où l'on avançait des taux de productivité proche des niveaux européens avec des zéros défauts en termes de qualité. Les revendications en chaînes et les perturbations ne se comptent plus avec des pertes de temps de travail, payées de surcroît!.
Raison 3: L'absence de culture d'entreprise ne permet pas l'éclosion d'une nouvelle génération d'entrepreneurs. La multiplicité des agents intervenants et leurs programmes respectifs , non coordonnés créent des confusions et même des incompréhensions.
Raison 4: Pas de flexibilité de l'emploi qui permettrait au chef d'entreprise d'adapter ses effectifs à l'activité de production ce que le dialogue social ne permet pas d'intégrer
Raison 5: Lenteurs administratives à tous les niveaux. Les différents guichets dits "Uniques" n'ont plus la réactivité, citée en modèle autrefois et qui faisaient leur force et leur réputation!
Raison 6: Lourdeur de la fiscalité, dont la multiplicité des textes rend la lecture hors de portée du chef d'entreprise et encore moins de celle du commun des mortels désireux de se lancer dans une activité, économique ou de service.
Raison 7: La Tunisie n'est plus le site de la main-d'œuvre "bon marché" . Cet argument, de bas niveau, pratiqué autrefois, n'a plus cours et le temps est venu de passer du "low cost" au "best cost", en encourageant les activités à valeur ajoutée, innovantes et en favorisant la R&D.
Raison 8: Le commerce parallèle et les activités souterraines nuisent non seulement et de façon flagrante à celles formelles en activité, mais freinent et minent toutes initiatives.
Raison 9:L'image même d'un pays de tourisme, d'un pays où il fait bon vivre, se trouve actuellement largement écornée! Cette image, devenue négative, joue, aujourd'hui, en défaveur de l'attraction des IDE.
Raison 10: Nos administrations ne travaillent, ne coopèrent pas suffisamment ensemble. L'actuel gouvernement devrait s'attacher à la mise en place d'une Task Force interministérielle, permanente, qui s'associerait la coopération de la société civile afin de devenir une réelle force d'écoute et de propositions basées sur l'ENTENTE NATIONALE avant même l'Union nationale!
Il est difficile à l'auteur de ne pas ajouter une onzième raison car cette dernière nécessiterait tout un traité. Il s'agit de l'incivisme flagrant qui s'est ancré sous nos cieux et qui monte en puissance.
Au quotidien nous constatons ce manque flagrant de respect des règles élémentaires de conduite en société. Devenu sport national il se trouve installé avec le "être pour paraître" à l'origine des maux et malaises vécus au quotidien: Environnement sinistré, accidents de la route gravissime, Code de la route ignoré, agressions verbales, agressions physiques, vols…
Un cri du cœur a été récemment lancé dans une chronique de Hassen Zargouni, avec une énumération de dépassements venant du comportement citoyen irrationnel totalement en dehors du temps. Une liste qui, sans être exhaustive, est déjà aussi longue qu'un jour sans pain.
C'est probablement par là que gouvernement, maintenant en place et bien campé, devrait commencer!.
Autrement ça serait le début de la fin!